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Neige de culture, réchauffement climatique : les domaines skiables de France face aux enjeux de demain…
Publié le 02/10/2019 – 14:10 NOTRECOMMUNE.INFO
Mis à jour le 02/10/2019 – 16:08
Un millier de personnes était réuni au Congrés de domaines skiables de France qui se tient du 1er au 2 octobre à Micropolis Besançon. Mardi soir, le congrès accueillait Jean-Baptise Lemoyne, le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.
À l’heure du réchauffement climatique,
est-il judicieux de poursuivre les investissements dans les stations de
ski, surtout en moyenne montagne ? La question est d’autant plus
d’actualité que le Giec a remis le 25 septembre dernier son rapport sur
les océans, le recul des glaciers ou encore les
changements de la couverture neigeuse ont déjà contribué à la baisse
des rendements agricoles dans certaines régions de haute montagne. En
parallèle, selon le Giec, les activités de tourisme et la pratique des
sports de montagne seront directement impactées.
La question sera abordée ce mercredi à
l’occasion du congrès des domaines skiables de France à Micropolis
Besançon lors de la table ronde sur la durabilité des pratiques dans les
stations de ski. Arrivé vers 20h15 à Micropolis, Jean-Baptise Lemoyne,
le secrétaire d’État a assisté aux conclusions de la première journée du
congrès afin de montrer que les pouvoirs publics étaient au côté des
professionnels. « C’est un moment qui permet d’aborder les sujets qui
vont bien. Il y a l’envie d’investir. On voit que le produit s’adapte
pour attirer et continuer à attirer les français et les touristes
internationaux. Mais il y a aussi les inquiétudes et il faut pouvoir
regarder la réalité en face. »
Sur la question climatique Jean-Baptise Lemoyne estime qu’il faut le prendre le sujet « à bras le corps« . « On
sait que la montagne en elle-même est un écosystème très fragile. Il
suffit de voir par exemple l’évolution de la mer de Glace sur un siècle.
C’est assez impressionnant. Je sais que les professionnels se
mobilisent sur cette question qui ont de idées pour aller de l’avant
même si cela doit remettre en cause certains modèles, mais nous avons
pas le choix… »
Pas d’annonces particulières. Au mois de
novembre, le Premier ministre réunira le Conseil national de la montagne
et annoncera des mesures d’aide notamment à l’investissement. Les
professionnels attendent des mesures sur les sujets liés à l’immobilier
de loisirs : les résidences de tourisme et l’ensemble des hôtels en
station. « C’est une partie importante de l’économie qui conditionne la
vitalité de l’écosystème » souligne Laurent Reynaud, délégué général de
Domaines skiables de France, un syndicat de professionnels qui
rassemble plus de 200 entreprises de remontées mécaniques et de domaines
skiables dans les stations de montagne.
« Cette économie fait vivre
directement 18.000 salariés, mais si on y ajout l’ensemble des emplois
liés à ce que l’on appelle l’économie blanche comme les moniteurs de
ski, les restaurateurs et les hébergeurs, nous sommes à plus de 120.000
personnes travaillant tous les hivers dans les stations. » Laurent Reynaud, délégué général de Domaines skiables de France
Quid de la neige de culture ?
Face aux caprices météo et à l’heure des
questions climatiques, les stations tente de dompter dame nature avec la
neige de culture. Une bonne idée ? « La neige de culture est
principalement principalement produite en avant saison, principalement
avant Noël et ce n’est que de l’eau. Il n’y a aucun adjuvant et lorsque
la neige fond, l’eau est restituée au milieu naturel. C’est important de
le rappeler » explique M Reynaud qui tient à préciser que « tout cela est très encadré au niveau réglementaire.«
« Une fois que l’on a dit ça
effectivement, on ne peut pas faire de neige de culture sans étude
environnementale solide sur la capacité du milieu à supporter un
prélèvement. Le cas échéant, il faut créer une retenu d’eau pour la
stocker et éviter de prélever de façon brutale dans le milieu naturel si
sa capacité ne le permet pas« insiste le délégué général de Domaines skiables de France en relativisant l’impact de la neige de culture. « Une
chute de neige de 10 cm sur une commune d’une station pose plus d’eau
que l’on en utilisera pour la neige de culture sur l’ensemble de la
saison sur cette station. En terme de volume, c’est tout à fait
négligeable par rapport aux précipitations en montagne en été ou en
hiver sur une année. C’est donc gérable… »