À l’écoute du brame du cerf : un spectacle naturel et sauvage aux Carroz d’Arâches
À l’écoute du brame du cerf : un spectacle naturel et sauvage aux Carroz d’Arâches
La Fédération des chasseurs de Haute-Savoie, avec l’appui de trois sociétés de chasse du département, a organisé plusieurs soirées aux Carroz, à Praz-sur-Arly et dans le massif du Semnoz pour partir à l’écoute du brame du cerf.
En haut de la combe de Vernant, les participants à la sortie se sont retrouvés au-dessus d’une mer de nuages et des animaux
La nuit commence à s’installer et la faune se réveille. Chaussures de randonnée aux pieds, sac sur le dos et jumelles en main, une quinzaine de participants scrutent les parois de la montagne, à l’aplomb d’une mer de nuages. La vue est grandiose après plus d’une trentaine de minutes de marche.
Au-dessus de la combe de Vernant aux Carroz, la lumière décline doucement ce vendredi 8 octobre, à travers les sommets légèrement saupoudrés de neige. Dans une atmosphère presque mirifique, des cris rauques et proches émergent, résonnent. C’est le brame du cerf. Des sons gutturaux destinés à attirer les femelles, mais également à éloigner les adversaires. Une parade nuptiale qui profitera au plus viril parmi ces rois de la forêt, à celui qui en fera le plus. Les mâles veulent régner sur leur harem (ou harpail dans le jargon) et le montrent à coups de cris puissants.
Une expérience époustouflante
Le spectacle est impressionnant, même si pour cette dernière soirée de la saison, moins de cerfs ont sorti le grand jeu pour aller taquiner la biche… « La période du brame se situe vraiment entre la fin du mois de septembre et début octobre. En moyenne, une centaine de cerfs et une cinquantaine de chamois peuvent être observés lors des sorties, ainsi que des daguets (des jeunes mâles qui ont un an mais ne participent pas au brame). Mais on peut facilement apercevoir les gros coiffés à la longue-vue, les cerfs dominants », explique Loïc Moret, le président de l’Association communale de chasse agréée (ACCA) des Carroz.
Savoir observer sans déranger
Ce passionné connaît les flancs de la combe comme sa poche et l’objectif de ces sorties est double pour lui et la fédération, avec des chasseurs qui maîtrisent parfaitement les rouages de ce spectacle grandeur nature : « L’objectif est bien sûr de faire découvrir ce qu’est le brame du cerf, les lieux pour… Mais il s’agit également de montrer comment observer les animaux -et c’est le plus important- sans les déranger », poursuit-il. Comme la combe de Vernant. Idéale. Les cerfs se situent en bas et comme les bruits montent, le phénomène fait caisse de résonance. Un coin a même été aménagé avec des bancs pour en profiter au mieux. Pour les cervidés, la performance reste éprouvante. « Les animaux perdent 20-25 % de leur poids. À la fin du brame, ils sont très affaiblis », relève Loïc Moret. Sans doute le prix à payer pour conserver le trône des bois.
Un succès qui ne se dément pas
L’opération “À l’écoute du brame du cerf” aura rassemblé au total plus de 150 personnes dans le département, avec les premières soirées programmées le vendredi 24 septembre et les dernières ce vendredi 8 octobre. Plusieurs sites ont été sélectionnés et les sorties ont été coordonnées par trois sociétés de chasse de la Haute-Savoie : l’ACCA des Carroz pour la combe de Vernant, l’ACCA de Praz-sur-Arly pour le col de Bonjournal et celle de la vallée du Laudon pour le massif du Semnoz (qui a eu un succès retentissant). Le profil des participants reste varié et certains viennent de loin pour avoir la chance de profiter du spectacle. Un spectacle gratuit mais pour lequel les règles de base et le bon sens s’appliquent : il faut rester sur les chemins autorisés, être le plus discret possible, respecter les lieux et la quiétude des animaux, etc. « Le dérangement de la faune sauvage pendant les périodes de reproduction ou en hiver devient un souci majeur pour la faune sauvage et la biodiversité », souligne la fédération. Observer et écouter, oui, mais il faut aussi respecter.